(((explo : retour chez Nido)))
Passer la nuit dans une épave n'est pas vraiment la meilleur chose à faire. malgré ma fatigue et le petit plus côté confort qu'offre un lit comparé à ma grotte, je ne parviens pas à dormir.
dehors, le bruit des vagues s'entrechoquants contre la coque est loin d'être une douce mélodie. Par moment, ce qui selon moi est du à l'appel d'air entre les flux et les reflux de l'eau ressemble plus au hurlement d'un troll furieux qu'au doux menuet marin que la mer nous joue habituellement.
N'ayant d'autre choix, je reste là dans mon lit, couché sur le dos à fixer le toît de la cabine.
combien de temps cela dure-t-il? je ne saurais trop le dire. je suis dans l'une des rares pièces du bateau qui est encore à peu prêt intact et je ne vois pas à l'extérieur.
A côté de moi, Thor dort profondemment comme à son habitude. il est de ceux dont le sommeil ne peut être troublé. quelque part je l'envie. cette insouciance, cette façon de prendre la vie comme elle se donne à vous sans trop y réflechir. c'est étrange : depuis que je le connais, j'ai l'impression que nous avons beaucoup déteint l'un sur l'autre. lui est devenu plus spontané, plus ouvert, plus aventureux aussi.. et moi de mon côté, je commence à être plus réfléchi, plus mature comme aurait pu dire ma mère si elle avait été là.
(Aurais-je tant grandi en si peu de temps? est-ce ça être adulte? se sentir prisonnier du monde; avoir toujours à hestimer les conscéquences de ses actes avant d'agir; toujours devoir peser le pour et le contre?... quel ennui...)
lentement je me retourne, essaie de me mettre sur un côté, sur l'autre. rien n'y fait. le sommeil semble me fuir autant que je voudrais fuir mes pensées.
(qu'est-ce qui a changé? pourquoi ne suis-je plus le même? j'ai passé ma vie à vouloir partir à l'aventure, aller sur ce nouveau contient pour voir des choses que jamais les gens ordinaires ne veront, rencontrer des personnes fabuleuses, des monstres aussi, vivre ma vie sans me soucier du lendemain. est-ce toujours ce que je veux?.. bien sûre! je n'ai pas le drit d'en douter. je ne tiendrais pas une semaine enfermé dans la ville à devoir travailler comme le font tous les gens. Alors pourquoi? pourquoi je me sens si mal?!)
je regarde en direction de Thor. il est toujours là endormi contre moi. mes mouvements ne semblent pas l'affecté.
(quelle chance il a.. depuis que je le connais il semble avoir prit gout à l'aventure. qu'a-t-il trouvé que moi j'ai perdu?)
"haaaa!"
soudain une profonde douleur me prend à la tête. je me redresse et la met entre mes mains. elle continue, me lance, c'est comme si mon crâne était en train de me brûler. Je tombe du lit. mes deux genoux au sol, je continue à me tenir la tête. j'hurle mais Thor ne semble pas m'entendre.
des images commence à m'apparaître : je me vois dans cette même position, genoux au sol et tête entre les mains. où suis-je? face à moi, le corps de Henri git au sol. il est presque entièrement décomposé. sa chair, en lambeau est attaqué de toute part par la vermine. pourquoi revient-il me hanter ici?!
la douleur se fait plus vive. le décors s'éfface mais je reste à genoux. l'image se brouille un instant puis tout redevient net. je suis maintenant à côté du corps de Thor, dans la grotte où nous avons rencontré Nido. je me revois le serrer contre moi. les larmes coulent sur mes joues et ruissellement jusqu'au sol. j'entend à nouveau ces mots qui m'avaient déjà fait si mal la première fois.
"tu as vu ton ami mourir sous tes yeux et tu n’as rien fait"
"...!"
j'essaye de hurler. aucun son ne sort de ma bouche. la douleur me lance de plus belle, je m'éffondre au sol et me tord de douleur, toujours à côté du corps de Thor.
"c'est pas vrai! je voulais les sauver! je donnerais ma vie pour eux!"
Miracle, j'arrive enfin à crier, à hurler ce que je ressens. tout de suite la douleur s'arrete. je tente de me redressé tant bien que mal, la sueur et les larmes continuent de couler et tombent sur le sol gouttes à gouttes. face à moi, Thor git toujours. je voudrais le serrer contre moi mais je suis comme paralysé, comme si quelque chose m'empechait de bouger. sa tête se tourne tout doucement vers moi et son bec s'ouvre. une voix calme et serraine en sort, une voix appaisante qui me dit :
"c'est pas ta faute dji, on ne t'en veut pas"